Culturepositive prend la couleur de la brique rose. Le blog quitte Paris pour le Sud. Pour de bon. Le Sud-Ouest plus exactement et Toulouse précisément.

Un peu plus d’un mois déjà à Toulouse et une envie de raconter cette ville haute en couleurs, rurale et européenne, entre champs, montagne et mer.
Mais par quels mots en parler alors que je la découvre encore ? Et puis, Nougaro l’a tellement bien décrite que la barre est hors d’atteinte.
J’ai donc décidé de rendre l’exercice léger, partir l’appareil photo 55 mm en bandoulière et raconter de façon impressionniste mes premiers pas sur son sol.


Vous savez, ici les vieux ont des cannes.
Ici, on dit « au revoir et merci ! » au chauffeur en descendant du bus. Ici, la parole est large et facile, et d’ailleurs, c’est déjà beaucoup l’Espagne.
Ici, dans le métro, une voix vous annonce les stations en français et en occitan, cela chante d’une manière unique et puis la programmation musicale vibre plaisamment relax.

Hier, aux Minimes, un poivrot dans la rue m’a réclamé un peu d’argent « pour acheter de l’eau », l’air tout naturel. Ils n’ont pas froid aux yeux ici.

A la fondation Bemberg, dans le joli hôtel d’Assézat, on peut voir les œuvres de très près sur deux étages. Quel plaisir et quel luxe ! En plus, il n’y a pas foule aujourd’hui dans les petites pièces en enfilade décorées de peinture renaissance à vénitienne du XVIIIe siècle, de Bonnard aux Fauves ; on se sent vraiment comme chez soi.


Sur la magistrale place du Capitole, devant l’Hôtel de ville, les jeunes de #NuitDebout tiennent le pavé. Sur leur pancartes, on peut lire : « On capitule pas, on Capitole ».


Cela fait plusieurs nuits qu’ils ne dorment pas, discutent, votent, échangent. Ils veulent réinventer un monde meilleur et distillent leur courage et leur envie de faire bouger les lignes d’une société qui ne leur parle plus et qui peine à changer de forme. On se croirait en mai 68 en plus calme.

Toulouse, « c’est encore plus beau la nuit », m’a t’on dit hier soir. Les voutes du Pont neuf, le plus vieux de la cité, comme il se doit, étaient éclairées de rouge flamboyant. Le voici de jour, magnifique aussi.
Sur la Garonne, les ponts dessinent de leurs grands bras des perspectives prolongeant le regard aux quartiers de chaque extrémité. Saint Cyprien a pour l’instant ma préférence avec ses ruelles et ses petites places charmantes.

En suivant les quais vers la place de la Daurade, la promenade devient bucolique. D’un côté la Garonne, l’eau et le beau pont neuf, de l’autre de belles façades d’appartements prisés.



Une belle illustre sculptée dominant un portail par ici, une petite rue plus loin par là…


Vers Saint Sernin, le cinéma d’art et d’essai ABC, rue Saint Bernard, affiche la présence de Raymond Depardon et sa femme productrice. Ils viennent présenter à la salle comble leur dernier film « Les habitants », « un film sur la parole », précisera le réalisateur qui signe à son habitude un film hors norme, à la manière du photographe sociologue mais muni de caméra.

Ici , tout a été simple, facile de réserver les places, pas de cohue, une attente non contraignante : de nouveau cette sensation d’être privilégiée, mais non, en réalité, il s’agit simplement de juste mesure, une situation à taille humaine. Enjoy.
A deux pas de là, l’incontournable basilique romane Saint Sernin, est belle de l’extérieur comme de l’intérieur, avec ses volumes conçus pour accueillir les pèlerins en chemin vers Compostelle.



Dans le beau quartier des Chalets aux maisons bourgeoises, je croise en vélo la place de la Concorde, discrète celle-là, il faut connaître l’endroit pour ne pas le rater.
Pas loin, le célèbre Café de la Concorde coule une belle existence depuis le 17ème siècle, paraît-il et quelques concerts par semaine.
La première balade toulousaine ne peut s’achever sans un hommage au grand Claude Nougaro qui mieux que personne a su trouver les mots pour dire Toulouse.
Isabelle Artus
Vidéo de Claude Nougaro chantant « Toulouse ».